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Africa'nti à Bamako 2002

juin 2002

Le réseau désespérait une semaine avant de se retrouver dans la capitale malienne, deux ans après la très mémorable manifestation de l'Internet en Afrique. Grâce à la générosité de quelques bailleurs de fonds et à la ténacité d'Annie Cheneau-Loquay, plusieurs membres de notre réseau ont pu suivre les débats relatifs à la préparation (et aux préparatifs de Genève 2003).

Il nous faut donc dire merci à Anaïs qui a permis le voyage de Sylvestre et de Louis Martin, venus du Burkina et du Cameroun, de Raphaël, et de Comi Toulabor venus de Bordeaux. Annie était là sur financement et aussi donc, au titre du réseau des Universités de la communication, dont Hourtin est chaque année le point d'orgue. Quelques autres membres de notre réseau étaient déjà présents à Bamako, invités par des organismes différents, ce qui témoigne de notre valence et de nos compétences. Ils venaient de Suisse comme Pape N'Diaye Diouf et Pascal Renaud qui a organisé une pré conférence sur le droit des NTIC .

Nous avons aussi revu avec plaisir Béatrice Pluchon, Pierre Dandjinou, Amadou Top . Certains d'entre eux ont eu à présenter des exposés sur l'état des Ntic dans leur domaine, certains autres étaient à la chasse des conventions, et certains, enfin, donnaient le tournis tellement les occupations et leurs préoccupations semblaient essentielles.
Une partie des nôtres formaient ce que nous appellerions l'équipe locale. Oumar Toure qui nous a généreusement reçus chez lui et Mamadou Lamine Diallo, coordonnateur NTIC auprès du premier Ministre organisateur de la manifestation et qui était au four et au moulin

Nous allons oublier que, au point de vue de la logistique, Bamako 2002 était nettement en dessous de son grand frère de deux ans son aîné. Hébergés un peu à la hâte, nourris comme des oiseaux, arrivés au lieu du travail assez tardivement. Mais ce sont des choses qui s'apprennent et qui viendront, l'essentiel étant que l'hospitalité malienne s'est conformée à sa légende.

Il n’y avait pas de place pour le tourisme. Tombouctou et tout le reste, ce sera pour la prochaine fois. Car résonnent encore en nous la vibration patriotique lancée de deux manières toute différentes par les présidents Konaré et Wade au sujet de l'évolution des nouvelles technologies. Le réalisme de l'un et la franchise crue de l'autre, la fierté de celui-là et la vigueur patriotique de celui-ci, l'élan national et l'espoir des deux hommes nous ont offert en cette matinée inaugurale une espérance que l'Afrique a sa place dans ce monde auquel elle doit beaucoup donner et à qui elle doit de plus en plus demander peu.

Mais trois jours auparavant, des ateliers de tous genres s’étaient constitués. Qu'il n’a pas été possible à Africanti d'imiter. La société civile, les Ong, les Oing, les associations, les organismes nationaux et internationaux qui apportaient leurs contributions effectives et réelles pour bâtir une société africaine de ce millénaire : à travers l'éducation, à travers la technologie, à travers la culture locales et leur pérennisation dans l'écriture et dans l'art, dans la médecine traditionnelle et nos contes, dans nos devinettes et notre parémiologie, dans notre manière de conduire et de gérer nos femmes à nous, elles qui ne demandent qu'à nous aider à les épanouir pour notre bonheur et celui de notre peuple et de nos populations.

Trois jours aussi au cours desquels on a vu passer des flibustiers, des opportunistes, des « forceurs », des chercheurs de primes, des courtisans de tout acabit qui ont constitué des associations spontanées et des regroupements sous-régionaux, régionaux et qui nous ont fait signer des déclarations, des recommandations, des textes sans tête ni queue. Ils étaient là, ces arrivistes, toujours accrochés auprès d'un Directeur d'un grand organisme, en train de négocier une bourse, un stage, en train de quémander une carte de visite, d'en distribuer à tour de bras. On a vu aussi plein de jeunes gens plus présents dans la salle de repas offerts que dans les ateliers, se faisant servir plus d'une fois pendant que Africanti, qui devait rejoindre tel atelier, attendait des heures durant pour avoir droit à un hors d¦uvre que devait suivre une autre heure après un verre d'eau, pour finalement avoir le yasa à 14 heures.

C’était cela fête. Maintenant au travail.

Mal préparés, certains membres se sont divisés en centres d'intérêts tous heureusement relatifs à la transversalité des nouvelles technologies. Les quatre ateliers s'étaient avérés forts attrayants, qui portaient, on l'a vu, sur ce que la société de l'Information apporte à l'Afrique, sur ce que l'Afrique apporte à la société de l'information, sur ce que l'Afrique veut préserver et comment l'Afrique peut bénéficier de la société de l'information.

On eût pu parler de chevauchement des thèmes. Mais les universitaires, les praticiens, les responsables municipaux et parlementaires ont contribué à ces discussions; il n’est pas imaginable d’avoir été déçus à Bamako au plan épistémologique. Si l’on excepte les nécessaires grands discours des cérémonies solennelles, nous d’Africanti, nous avons pu à chacun des ateliers où nous avons été, apporter une constructive contribution que les participants ont fortement appréciée.

C’est l’avantage d’être universitaire et praticien. C’est l’avantage de participer à des débats contradictoires en relevant chez l’autre les aspects positifs et en écartant les éventuelles erreurs pour enfin suggérer des propositions en vue d’un avenir scientifiquement radieux.

Du côté des médias, du côté des langues africaines, du côté des association ou des logiciels libres, nous avons imprimé la réflexion dans le sens des intérêts de la population des villages. Quels médias, quelle utilisation de la pharmacopée, quelles fontes pour nos langues, quelles qualités traditionnelles préserver par les nouvelles technologies ? Des discussions profondes. Des résultats probants. Des espoirs .

Nous avons pu, enfin, ce mercredi soir, nous réunir chez Oumar pour discuter de notre avenir et de nos perspectives. Nous avons douloureusement constaté notre difficulté fondamentale à publier nos débats de Hourtin 2001. C'est formidable qu'à l'heure des nouvelles techno, on ne puisse pas produire par écrit ce qu'oralement on a produit. J'oubliais que nous sommes viscéralement de la société orale. Mais nous sommes avec des gens qui relèvent de l'écrit (qui reste) alors que l’oral s’évapore. Tout cependant n'est pas perdu.

Avant de déboucher quelques bouteilles et de faire leur affaire aux poulets qui nous attendaient allègrement, ailes et cuisses, cous et autres parties d’oiseaux rissolants, parfumés et éparpillés dans des plateaux ornés, les membres d’Africanti ont envisagés des projets réalisables à leur niveau et ont suggéré que soit animés des publications à thèmes sous la responsabilité précise d'un membre que le sujet évoqué peut intéresser

La participation à Hourtin 2002 est hypothétique et il faudrait trouver des fonds à quelques mois de l'événement. Pourquoi aller à Hourtin si nous n'avons pas d'atelier et si nous ne pérennisons pas nos travaux de grande valeur. Je ne reviens pas là-dessus, excusez-moi. Nous avons aussi discuté de nos petits secrets qui ne se divulguent pas sur la liste.

Vous qui n'êtes pas allés à Bamako, sachez que nous nous réunirons en colloque et que, par la liste, vous en aurez le thème et les modalités. Vous saurez aussi que nos membres ont été productifs : un qui a rejoint le CNRS et qui a écrit un ouvrage, un autre du CEAN qui nous a rejoints définitivement, un qui a écrit une bibliographie annotée des NTIC en Afrique de l’Ouest, un qui a eu de la promotion en intégrant le Ministère français des Affaires Étrangères, un qui a animé les débats sur la journée africaine de l'Université, je m'essoufflerai à vous dicter tout cette heureuse litanie des partisans d'Africanti.

À nous revoir

Louis Martin ESSONO
E.N.S de Yaoundé, (Cameroun)

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Responsable du projet :
Annie Chéneau-Loquay
Directrice de recherche CNRS
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F- 33607 PESSAC CEDEX
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Responsable du site web :
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Maison des Suds
12 Esplanade des Antilles
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